Focus

« De la nécessité de communiquer au désir de communiquer »

Une des leçons que nous avons tirées de la crise sanitaire, et qu’il nous faut méditer longuement, c’est l’importance primordiale de la communication. Il y a quelques jours, une réunion des correspondants communication de composantes, de laboratoires et de services de notre université, outre la joie des retrouvailles en présentiel, a permis d’entendre de nombreux témoignages. Ils convergent très largement quant au caractère indispensable de la communication, et d’une communication de qualité. Rien de pire, en temps de crise, que d’être livré à l’incertitude, de n’avoir pas de réponses, d’être soumis à la pression de ceux qui cherchent l’info et ne la trouvent pas.

Dans la cellule de crise, qui des mois durant dut gérer un quotidien plein de menaces et d’imprévisibles, la communication était un partenaire capital. Il fallait sans cesse discerner entre trop d’information (qui tue l’information) et pas assez d’information (qui angoisse inutilement) ; entre les informations distillées par le ministère, dont les directives changeaient et se contredisaient parfois en quelques heures, et celles que les étudiants quêtaient pour leurs cours en ligne. Et que dire de la communication vers les médias ou vers les instances politiques ou socio-économiques. Ce défi de tous les jours a été relevé par le Service de la communication et les correspondants dans les entités. Ils ont largement payé de leurs personnes ; qu’ils soient félicités et remerciés !

Mais la crise a également mis en évidence l’impératif d’une communication constante entre l’université et la société. Qu’on se rappelle les informations fausses qui circulaient en boucle tant sur la nature et l’évolution de la pandémie que sur les vaccins ou les effets à long terme sur la santé publique ou l’économie. Cette crise que nous commençons à dépasser nous fait devoir de développer toujours plus et mieux la qualité de la communication au sein de notre université. Elle nous enjoint de travailler encore plus souvent et plus intensément avec les correspondants communication, au plus près du terrain. Elle nous impose de mener une politique de communication culturelle et scientifique ambitieuse et rigoureuse à destination de la société. Nous nous y attelons sans attendre.

Mais l’essentiel du travail dans la communication n’est pas le message, c’est le récepteur, vous, donc, lecteurs de L’Actu ! L’enseignement et la recherche sont avant tout des événements de communication. La communication c’est tout sauf « de la com’» ; c’est le mode même d’élaboration et de transmission des savoirs. Autrement dit, elle est au cœur de l’université.

Michel Deneken

Président de l'Université de Strasbourg

 

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