Focus

Victoria Susan, une étudiante engagée dans la lutte contre la Covid

Avec trente de ses camarades de la Faculté de pharmacie, Victoria Susan, étudiante en 5e année, s’est portée bénévole pour devenir médiatrice LAC (Lutte anti-Covid). Entre les formations assurées par la FFSS (Fédération française de sauvetage et de secourisme) et les interventions au Parlement européen ou aux Internationaux de tennis, elle nous raconte son expérience, débutée avant l’été.

« Quand j’ai lu le message de la faculté nous informant que la FFSS cherchait des volontaires pour devenir médiateur LAC, j’ai décidé de m’engager. J’avais envie d’être utile à la société. Du bénévolat, j’avais déjà eu l’occasion d’en faire un peu, auprès des animaux (à la Société protectrice des animaux-SPA). Et aussi de donner un coup de main à la fabrication de solution hydro-alcoolique, pendant la crise sanitaire, dans le cadre d’un partenariat entre l’officine où je travaillais alors, et le Nouvel hôpital civil (NHC).

Après une formation d’une journée, je me suis rendue sur les actions, en fonction de mes disponibilités. J’ai été mobilisée sur d’importants événements, comme les Internationaux de Strasbourg, en avril. La plupart du temps, il s’agissait surtout d’aller en centre de vaccination, principalement à Strasbourg, et sur des actions de dépistage massif, dans des villages du Bas-Rhin. Ça m'a permis de découvrir l’existence de certaines villes, comme Souffelweyersheim ! On s'y donnait rendez-vous pour faire du covoiturage avec d'autres médiateurs LAC, pour se rendre sur les lieux de nos missions hors de Strasbourg.

A chaque mission, toutes les tâches étaient compartimentées (zone d’accueil, de prélèvement, de test et de résultats) : j'ai donc à la fois réalisé des prélèvements nasopharyngés pour des tests PCR et antigéniques. Pour le premier, l'analyse est faite en laboratoire (polymérisation) et nécessite plusieurs heures, mais pour le second je réalisais aussi l'analyse, sur plaque chromatographique, avec résultat en quinze minutes.

Je pouvais aussi assurer l’accueil administratif des personnes qui allaient se faire vacciner (on nous avait dit de bien vérifier leur identité), ou encore vérifier la compatibilité de la vaccination avec leurs éventuels traitements, ce qui se rapprochait le plus de ma formation. J’ai trouvé ça très intéressant, d’un point de vue professionnel, de côtoyer toutes ces professions – infirmiers, aides-soignants, médecins… Ils étaient présents si on avait des questions. Même si, au final, j’en retire surtout un bénéfice personnel : sur ce genre d’action, on est toujours entouré de bonnes personnes, chaleureuses, il y avait toujours une bonne ambiance dans l’équipe, plutôt jeune ! C’est important de se sentir bien entouré et d’avoir quelqu’un à proximité pour répondre à ses questions. Car comme en officine, il y a une forte dimension d’accompagnement psychologique des personnes. Par exemple, j’ai accueilli une dame qui avait très peur de la vaccination, trainée au centre par ses enfants. J’ai répondu à ses questions, et je me dis que si elle ne s’est pas faite vacciner ce jour-là, peut-être que ce sera pour plus tard...

L’une des actions dont je me souviens le plus, c’était lors d’une session au Parlement européen, la seule où les tests PCR étaient obligatoires (pour répondre aux obligations des différents Etats). Comme je suis moldave, ça a été l’occasion pour moi d’échanger dans leur langue avec des parlementaires roumains, serbes, polonais, et leurs collaborateurs.

Petit bémol : en tant que bénévole on devait payer le transport pour se rendre sur les lieux de nos missions, et même la location de notre tenue de secouriste !

Au dernier semestre, j’ai réussi à jongler entre le bénévolat, les cours, les examens. Mais pour ce semestre, c’est plus difficile. Je suis en stage en service de gériatrie, secteur Covid, à l’hôpital de la Robertsau, et je suis cette année inscrite à la Faculté de chimie en plus de la pharmacie, car je me destine à la recherche. Au prochain semestre, ça devrait être un peu plus calme, alors j’aimerais me réinvestir de nouveau sur la mission de médiatrice LAC ! »

Propos recueillis par Elsa Collobert

Des médiateurs LAC sur tout le territoire

Bon à savoir

Déployer rapidement des équipes mobiles et formées sur les lieux de vie, de travail ou d’enseignement, pour renforcer les moyens de dépistage et de rupture des chaînes de transmission du coronavirus. C’est dans cet objectif qu’ont été formés des milliers de médiateurs Lutte anti-Covid (LAC) sur tout le territoire. Chargés principalement d’assurer des tests de dépistage et de sensibilisation aux mesures de prévention, ils interviennent en dehors des structures sanitaires habituelles. L’État a lancé cette initiative fin décembre 2020, dans le cadre du renforcement de la stratégie nationale Tester-Alerter-Protéger.  Les médiateurs LAC interviennent sur les territoires dans le cadre d’une convention tripartite avec les Agences régionales de santé et les préfectures. A l’Université de Strasbourg, où 31 étudiants médiateurs LAC ont bénéficié d’une formation d’une journée par la FFSS, la coordination est assurée par le Service de santé universitaire (SSU) et Pauline Soulas-Sprauel pour la Faculté de pharmacie.

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